MUSIQUE (Composition et histoire), AUTISME, NATURE VS CULTURE: Bienvenue dans mon monde et mon porte-folio numérique!



mardi 1 septembre 2015

LOUÉ SOIS-TU FRANÇOIS!


Loué sois-tu François!
Regards sur l'encyclique du Pape François sur l'écologie 
 
En 2015 paraissait la Lettre encyclique Loué sois-tu du Pape François, et qui porte comme son sous-titre le dit «sur la sauvegarde de la maison commune», c’est-à-dire sur l’environnement, l’écologie, la Terre, la Création. J’attendais depuis longtemps un texte de ce genre de la part d’un Pape car, comme vous le savez peut-être, je suis biologiste de première formation (baccalauréat complet en science écologique à l’Université de Montréal). Le prédécesseur du Pape François, Benoît XVI, que j’aimais beaucoup, avait déjà mis la table non seulement avec quelques déclarations et un texte plus substantiel, mais aussi en «verdissant» le Vatican où, entre autres gestes, il a fait poser des panneaux solaires. Mais en général, la portée écologique de la spiritualité catholique demeurait davantage implicite qu’explicite, et j’espérais que la situation change.

Alors voilà, c’est fait. L’encyclique Loué sois-tu est vraiment substantielle, avec ses 6 chapitres, 246 sections («paragraphes»), une Prière pour notre terre et une Prière chrétienne avec la création. Éditée par Médiaspaul, cela représente un livre de 184 pages. En passant, cette édition est très belle, avec une couverture magnifique, et ce livre coûte moins de $10 – vous pouvez aussi télécharger gratuitement l’encyclique en PDF : http://www.connect4climate.org/images/uploads/papa-francesco_enciclica-laudato-si_fr.pdf
Donc, pas de raison de ne pas la lire, sinon des mauvaises!


Mise au point féline

Mise au point. Il se dit et s’écrit tout et n’importe quoi au sujet de l’Église catholique! Non, Dan Brown n’est pas un historien crédible de l’Église catholique : c’est un romancier qui a trouvé un bon filon pour faire de l’argent. Tant mieux pour lui, mais c’est un peu drôle de se baser sur ses romans pour se faire une idée réelle. Pour l’encyclique du Pape, certains ont affirmé que l’Église tente de récupérer la vague écologiste. C’est un procès d’intention douteux, à nouveau. Le Pape François aborde des questions théologiques et spirituelles qui nécessitaient d’être précisées, en plus d’être particulièrement cruciales dans notre monde. Je vous invite aussi à parcourir ce site intéressant:
http://animal-respect-catholique.org/saints.htm

Néanmoins, on me dira : «Mais Antoine, l’Église catholique n’a pas été un modèle en écologie. Tu aimes les chats, et l’Église a voulu les exterminer!». Dans le numéro d’août-septembre de Québec Science, il est repris qu’en 1233 l’«Église a décidé d’exterminer le chat dans toute l’Europe». Plusieurs répètent (et enjolivent) cette idée au point qu’on la prend pour une vérité. Or, c’est tout faux encore une fois! Mais il faut aller vérifier dans des sources crédibles, ce dont on ne se donne pas la peine. Laurence Bobis est une chercheure sérieuse qui a dépouillé ce qui a été écrit au sujet du chat au fil des âges. Elle a écrit Une histoire du chat (Seuil, collection Points) très bien documentée. Sa conclusion? Voici : «Ne croit-on pas aujourd’hui encore que l’on massacrait les chats au Moyen Âge? Or je n’ai jamais rien trouvé de tel dans mes recherches, et cette affirmation ressemble fort à un préjugé ou une croyance». Dans son livre, elle donne même des exemples de lois du XIIIe siècle où voler ou tuer un chat était passible de peines. De toute évidence, tous les monastères possédaient quelques chats, ne serait-ce que pour contrôler les rongeurs – même si sainte Hildegarde de Bingen ne les aimait pas beaucoup, comme quoi les saints et saintes ne sont pas parfaits...

Renart, le personnage vedette du Roman portant son nom.
Le Roman de Renart a été écrit peu à peu, aux XIIe et XIIIe siècles.
Madame Bobis cite plusieurs textes d’époque où le chat est représenté positivement. Au 13e siècle, alors que l’on prétend que l’Église persécutait les chats, le Roman de Renart est très populaire avec ses animaux aux comportements humains, dont le chat Tibert qui en est un des héros. Le fameux texte du Pape Grégoire IX de 1233 n’est pas du tout dirigé contre les chats mais bien contre les Cathares, des gens du Sud de la France qui avaient une vision psychopathologique du Christianisme. Je ne jouerai pas à l’arbitre dans ce conflit, mais j’observe que les papes de l’époque ont été très patients avec les Cathares. Ils envoyaient des médiateurs pour discuter avec eux, mais ces médiateurs avaient la fâcheuse tendance à ne pas revenir de leur mission. Pas parce qu’ils s’étaient convertis à l’idéologie des cathares, mais parce que ces derniers les assassinaient! À un moment, il fut décidé que la patience avait été épuisée… 

En ce qui concerne les chats, si on les avait effectivement exterminés «par millions», l’espèce aurait disparu d’Europe, ce qui ne fut évidemment pas le cas, bien au contraire. C’est certain que les humains de l’époque n’ont pas toujours bien agi avec les animaux, mais je suis mal à l’aise que nous les jugions sans mesure, alors que la maltraitance envers les animaux est si présente dans notre propre société. Donc, tout cela est de la bouillie pour les chats, et je ne donnerais jamais de cette bouillie à Napoléon, mon chat! Autre précision : c’est ce même Pape Grégoire IX qui a reconnu la sainteté de François d’Assise qui prêchait l’Amour envers la Création de Dieu et toutes ses créatures. 


Un bond quantique

Retour au Pape François. J’avoue que j’avais crainte. Son encyclique précédente, La joie de l’Évangile, m’avait un peu laissé sur ma faim. Elle est très bien, mais je trouvais que la joie était approchée d’une manière volontariste : il faut être joyeux! Alors, quelle fut ma première impression face à Loué sois-tu? La joie, justement! Le texte est très bien documenté sur la question environnementale, très à jour, et peut donc être lu avec profit par quiconque même n’est pas croyant. Le Pape se fonde sur les Écritures saintes, sur la tradition catholique, l’œuvre de saints et de saintes; il puise abondement dans des documents provenant d’évêques de toutes les parties du monde; il puise aussi dans des textes de philosophes et des écrits profanes, ce qui donne à son texte une portée large. On y trouve un exposé de la situation telle qu’elle est, et de nombreuses pistes de solutions. Ces pistes recoupent souvent les propositions de mouvements écologistes, mais elles mettent l’accent sur le fait que la destruction de l’environnement porte atteinte aux pauvres en premier lieu. Dans l’optique catholique, le souci pour les démunis prime, ce qui est rappelé avec force en plusieurs passages de l’encyclique. Le seul point d’interrogation que j’ai est que François reprend à son compte la lubie du Pape Jean XXIII en faveur d’une sorte de gouvernement mondial, d’autorité politique mondiale (paragraphe 175 de l’encyclique). Personnellement, je suis sceptique et je me pose plus de questions que je ne trouve de réponses. Ce gouvernement mondial, qui le nommera? Qui le dirigera? Sera-t-il élu? De quelle façon? Ne risque-t-il pas d’être rapidement contrôlé par l’élite économique néolibérale? L’Organisation des Nations-Unies existe déjà, et il est difficile de dire qu’elle se distingue par son efficacité; alors qu’en serait-il de ce gouvernement mondial? Dans l’état actuel des choses, j’avoue ne pas croire au bien-fondé de cette proposition.

Saint Séraphim de Sarov, un ermite russe du XIXe siècle
qui partageait sa vie contemplative avec un ours.
Pour ma part, ce que j’attendais surtout de ce texte n’était ni le portrait de la situation actuelle ni des pistes concrètes de solution. Tout cela est ici, à mes yeux, un supplément heureux. Ce que j’attendais en premier lieu est de rendre explicite la vision spirituelle catholique de la Terre et de la Création, tout comme celle sur la place de l’Humain dans cette grande œuvre. Et là, l’encyclique mérite une note parfaite. À mon avis, le discours catholique vient de faire un bond quantique dans l’explicitation du Mystère chrétien. Je dirais même que ce texte est en première ligne de la réflexion sur le sujet aujourd’hui.

Pourquoi avais-je cette attente? Parce qu’actuellement prévaut une vision venue d’un certain protestantisme. Selon cette vision, la Terre a été donnée à l’Homme pour qu’il la domine, la soumette et en fasse ce que bon lui semblera. La Terre est inerte : l’Homme peut en faire ce qu’il veut, jusqu’à la surexploiter et la polluer au max, il n’y aura pas de conséquences. Comme croyant mais aussi en tant que biologiste, je n’ai jamais accepté cette vision. Mais l’Église catholique a tardé à expliciter son point de vue, ce qui laissait toute la place à cette optique protestante. 


Je suis frère de l’eau et de ce joli millepatte!

François le fait maintenant, et les chapitres 2, 4 et 6 de Loué sois-tu sont précisément consacrés à cela. Le premier point fort est de préciser le sens véritable du livre de la Genèse où Dieu dit à l’Homme de dominer et soumettre la Terre – des propos que les adversaires de l’Église aiment à lui mettre sur le nez. François rappelle que ces propos doivent absolument être mis en perspective avec ce que la Genèse elle-même écrit aussi : il s’agit non pas d’exploiter sauvagement la Terre, mais bien de «cultiver et garder le jardin du monde» (paragraphe 67). Il écrit : «Alors que «cultiver» signifie labourer, défricher ou travailler, «garder» signifie protéger, sauvegarder, préserver, soigner, surveiller. Cela implique une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature». Cette interprétation correcte de l’Écriture sacrée est très bien explicitée dans le chapitre 2, et elle donne enfin l’heure juste.

Saint François d'Assise parlant aux
oiseaux. Peinture de Giotto.
François répudie l’anthropocentrisme, cette tendance de l’être humain à tout voir en fonction de lui seul. Le Pape écrit que les autres espèces vivantes ont une valeur ainsi qu’une beauté en elles-mêmes et non au seul titre d’«éventuelles ressources exploitables». Il rappelle ce qui était déjà dans le Catéchisme de l’Église catholique publié sous Jean-Paul II : «Les différentes créatures, voulues en leur être propre, reflètent, chacune à sa façon, un rayon de la sagesse et de la bonté infinie de Dieu. L’Homme doit respecter la bonté propre de chaque créature». Nous sommes les frères et les sœurs des fleurs, des oiseaux, de l’eau, du Soleil! Ce n’est pas là un propos nouveau chez les Catholiques, c’est ce qu’enseignait et vivait saint François d’Assise en son temps, le saint qui fut le plus proche du Christ. Jésus lui-même vivait en parfaite harmonie avec la nature : il parlait au vent, et le vent l’écoutait. Mes amis amérindiens le voient comme le Grand Chaman, ce qui n’est pas faux. Le Pape écrit : «Pour la tradition judéo-chrétienne, dire «création», c’est signifier plus que «nature», parce qu’il y a un rapport avec un projet de l’amour de Dieu dans lequel chaque créature a une valeur et une signification. La nature s’entend d’habitude comme un système qui s’analyse, se comprend et se gère. Mais la création peut seulement être comprise comme un don qui surgit de la main ouverte du Père de tous, comme une réalité illuminée par l’amour qui nous appelle à une communion universelle» (paragraphe 76). Cette communion universelle, c’est celle entre les Humains, mais aussi, et le texte est très explicite, c’est celle entre tous les êtres, humains et non humains, vivants et non vivants.

Le Grand Chaman: le Christ qui parle au vent et marche
sur les eaux. Saint Pierre va à sa rencontre.
Peinture d'Ivan Aivazovsky (Russie)
Il est à la mode ces temps-ci d’affirmer que l’Homme n’est qu’une espèce comme les autres et parmi d’autres. Un simple animal, quoi. Curieux paradoxe parce que, tout en disant cela, nous nous arrogeons des droits sans limite sur les autres êtres en nous donnant toutes sortes de justifications! Mais selon l’Évangile et la foi catholique, l’Homme est différent : «Bien que l’être humain suppose aussi des processus évolutifs, il implique une nouveauté qui n’est pas complètement explicable par l’évolution d’autres systèmes ouverts. Chacun de nous a, en soi, une identité personnelle, capable d’entrer en dialogue avec les autres et avec Dieu lui-même. La capacité de réflexion, l’argumentation, la créativité, l’interprétation, l’élaboration artistique et d’autres capacités inédites montrent une singularité qui transcende le domaine physique et biologique». Chaque être humain est un sujet, non un objet, une personne. Et il ajoute aussitôt : «Il serait aussi erroné de penser que les autres êtres vivants doivent être considérés comme de purs objets, soumis à la domination humaine arbitraire»
D’où cette conclusion magnifique : «La fin [le but] ultime des autres créatures, ce n’est pas nous. Elles avancent toutes, avec nous et par nous, jusqu’au terme commun qui est Dieu, dans une plénitude transcendante où le Christ ressuscité embrasse et illumine tout» (paragraphes 81 à 83). Ce qui me permet de rappeler que l’Église catholique n’a pas condamné les idées de Charles Darwin : la Bible étant l’Histoire sainte, l’Univers est un projet d’amour de Dieu qui est en marche, donc en cours d’évolution. C’est pourquoi le frère Marie-Victorin, grand botaniste québécois du début du XXe siècle, était un chaud partisan de la vision évolutive du monde issue des travaux de Darwin.

Dans la tradition bouddhiste, les animaux sont respectés, voire vénérés. Mais parce que tel lion, tel buffle, est peut-être la réincarnation de mon arrière-grand-père. Le Catholicisme est incompatible avec le concept de réincarnation, purement et simplement. La création et tous les êtres doivent être respectés avec compassion et amour en eux-mêmes, et en tant qu’œuvre de Dieu. 


Deux points d’achoppement parmi d’autres

Bien des chrétiens et des catholiques l’ont oublié en sainte punaise : l’obsession pour la consommation n’est pas une valeur chrétienne! Or, cette obsession est au cœur du défi écologique. Le Pape François écrit ce rappel : «La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété et une capacité de jouir avec peu. C’est un retour à la simplicité qui nous permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons ni nous attrister de ce que nous ne possédons pas» (paragraphe 222). Aussi, «une écologie intégrale est faite de simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme. Le monde de la consommation exacerbée est en même temps le monde du mauvais traitement de la vie sous toutes les formes» (paragraphe 230). Le Pape invite donc à la gratuité.
Hubert adorait chasser, même le Vendredi Saint.
Cette fois-là, le cerf s'est arrêté et une voix a dit:
«Hubert, Hubert! Jusqu'à quand poursuivras-tu
les bêtes dans la forêt?». Ce fut le début de la
conversion de saint Hubert qui ne chassa plus.
Au paragraphe 120, le Pape ose écrire ce que personne ne veut lire ou entendre : «La défense de la nature n’est pas compatible avec la justification de l’avortement». Là, je raconte quelque chose qui m’est arrivé. Une dame œuvrant en autisme me mène en auto à un lieu où je dois donner une conférence. Chemin faisant, nous discutons librement. À un moment, la dame s’est échappée : «Savoir que mon enfant serait autiste, je me ferais avorter». Elle me disait ça à moi qui suis autiste! Elle avait oublié et baissé la garde. Il paraît que les non autistes sont extraordinaires d’empathie et que, nous, autistes, l’empathie n’est pas notre fort. Mais c’est bizarre combien de fois il m’arrive de ne pas voir dans les non-autistes des maîtres à suivre en ce domaine. J’étais tellement assommé de ce propos que j’ai à peine réagi, sinon en disant que je n’ai pas été un enfant particulièrement difficile. Plus récemment, cette fois lors d’un échange de courriels, quelqu’un s’est échappé exactement de la même manière. Mais là, j’ai réagi : «Te rends-tu compte de ce que tu écris?! De ce que tu m’écris, à moi? Tu me dis que ma mère aurait dû se faire avorter. Tu me dis que je ne vaux pas de vivre. Que toi, par contre, tu mérites de vivre. Parce que tu vaux plus que moi». Nous vivons un complet dérapage éthique - l’avortement est utilisé jusque pour avorter des filles, parce qu’on veut des garçons; cela se passe même au Canada où il n’y a aucune balise pour l’avortement. J’ai la nette impression que l’Église catholique est seule aujourd’hui à oser dénoncer ces dérives et à défendre les «gens imparfaits», dont je fais partie. Et encore, je sais qu’il y a bien des catholiques, même pratiquants, qui exigent de l’Église qu’elle «s’ouvre». C’est à chacun et chacune de nous à nous ouvrir : «Un chemin éducatif pour accueillir les personnes faibles de notre entourage, qui parfois dérangent et sont inopportunes, ne semble pas praticable si l’on ne protège pas l’embryon humain, même si sa venue cause de la gêne et des difficultés» (paragraphe 120). Je rejette toute vision de la personne humaine qui octroie davantage de valeur à telle personne plutôt qu’à une autre; une vision qui condamne à mort et qui juge dans l’abstrait («il faut avorter les trisomiques et les autistes»), sans pouvoir savoir d’avance ce que la personne pourra apporter. L'Évangile n'enseigne pas la détestation du corps, mais bien le fait que ce corps est un temple.
C’est aussi sur de tels enjeux que le rétablissement de l’harmonie entre l’humanité et la Terre se jouera. Se jouera : se gagnera ou sera perdu. 

PS. Le Docteur Harold Koenig de l'Université Duke aux États-Unis (Caroline du Nord) a publié en juillet dernier les résultats d'une méta-analyse regroupant parmi les meilleures études portant sur les liens entre religion et santé mentale, des études menées entre 1990 et 2010. Selon le travail du Docteur Koenig, 72% des études montrent que l'engagement religieux ou spirituel diminue le risque de troubles psychiatriques, alors que seulement 5% démontrent le contraire. Les deux seuls types de troubles mentaux pour lesquels les résultats sont mitigés sont la schizophrénie et la bipolarité. Les risques de développer une religiosité malsaine sont nettement inférieurs aux bienfaits apportés par la pratique religieuse (La Presse, lundi 27 juillet 2015). Alors si vous êtes attiré par la pratique religieuse, laissez de côté les discours dénigrants et les préjugés, et ne vous privez pas!

Source des illustrations: Wikipédia (Domaine public PD-US) et sites de vente en ligne pour les couvertures de livres.